Mise à jour : 29 juin 2020
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L'objectif du traitement chirurgical des cancers de la vessie est, selon le stade du cancer, de retirer la totalité de la tumeur ou d'enlever la vessie et les organes voisins.

La chirurgie des cancers de la vessie non invasifs

chirurgie

Les cancers de la vessie, lorsqu’ils n’ont pas envahi la couche musculeuse, sont traités par une intervention chirurgicale appelée « résection transurétrale avec fulguration » très proche de la technique utilisée pour faire la biopsie de la tumeur à des fins diagnostiques.

Comment se passe la résection transurétrale avec fulguration ?

Sous anesthésie générale ou locorégionale (la partie inférieure du corps), un tube contenant une fibre optique est inséré dans la vessie par l’urètre. À l’extrémité de ce tube se trouve un dispositif capable de découper et d’aspirer la tumeur, fragment par fragment. Également présent à l’extrémité du tube, un dispositif de coagulation électrique (la « fulguration ») qui permet d’arrêter les saignements provoqués par la fragmentation de la tumeur.

Sauf dans le cas de tumeur présentant un risque quasi nul de récidive, la résection transurétrale est rapidement suivie par l’injection d’un médicament de chimiothérapie (la mitomycine C), directement dans la vessie. Ce médicament est laissé en place une ou deux heures pour agir sur les cellules cancéreuses qui n’auraient pas été aspirées pendant l’intervention.

Quels sont les effets indésirables de la résection transurétrale d'une tumeur de la vessie ?

Outre les éventuels effets indésirables et complications liés à toute forme de chirurgie (infection, fatigue, douleur, nausées, etc.), la résection transurétrale s’accompagne parfois de troubles urinaires transitoires : envie d’uriner plus fréquente, présence de sang dans les urines, etc. Ces effets indésirables évoquent les symptômes de la cystite.

Quelles suites au traitement chirurgical des cancers de la vessie non invasifs ?

En fonction du stade et du grade du cancer, et donc de son risque de progression et de récidive, le médecin peut prolonger la résection transurétrale par quelques semaines d’administration, directement dans la vessie, de la substance de chimiothérapie utilisée après l’intervention (mitomycine C) ou d’une substance destinée à stimuler l’immunité locale pour lutter contre d’éventuelles cellules cancéreuses (immunothérapie). Pour stimuler le système immunitaire, le médecin utilise le BCG (bacille de Calmette Guérin, la même souche de bacille tuberculeux atténué utilisée pour vacciner contre la tuberculose).

L’administration de ces substances commence une fois que la vessie a cicatrisé de la résection de la tumeur. Elles sont administrées une fois par semaine pendant huit semaines. Le choix entre la mitomycine C et le BCG dépend du risque de récidive de la tumeur. Les tumeurs à risque élevé de récidive sont plutôt traitées par BCG pendant huit semaines, suivies d’une période de repos de six semaines. Ensuite, le BCG est administré par cures de trois administrations hebdomadaires tous les six mois. Ce calendrier de traitement est variable selon la nature de la tumeur et la tolérance du patient pour le BCG.

Quels effets indésirables pour les traitements par la mitomycine C ou le BCG ?

L’administration de mitomycine C directement dans la vessie peut entraîner des symptômes évoquant ceux de la cystite (envies d’uriner, sensation de brûlure en urinant, etc.). Chez certaines personnes, des réactions d’allergie au niveau de la peau des organes génitaux ont été observées.

Les instillations de BCG peuvent également provoquer des symptômes de type cystite, ainsi que des douleurs locales ou une constipation. Rarement, le BCG passe dans le sang et provoque des effets indésirables évoquant la grippe : fièvre, courbatures, douleurs articulaires, fatigue, maux de tête, etc. Dans ce cas, un traitement antibiotique doit être rapidement prescrit. Enfin, certaines personnes développent de graves réactions allergiques au BCG qui empêchent son utilisation dans le traitement du cancer de la vessie.

La chirurgie des cancers de la vessie invasifs

Lorsque le cancer de la vessie a envahi le muscle de la paroi, il est nécessaire d’enlever la vessie complètement, ainsi que les organes voisins : ganglions, prostate, vésicules séminales, ovaires, trompes de Fallope, utérus. C’est la cystectomie totale. Dans de rares cas, il est possible de n’enlever qu’une partie de la vessie (cystectomie partielle). Parfois, une séance de chimiothérapie intraveineuse précède la chirurgie.

Comment le chirurgien compense-t-il l'absence de la vessie ?

Lorsque la vessie a été enlevée, le chirurgien doit mettre en place une alternative à l’accumulation et à l’élimination des urines. Plusieurs techniques sont envisageables. Parfois, il est possible de reconstituer une vessie avec une partie du gros intestin et de la connecter avec les uretères et l’extérieur. Dans d’autres cas, le chirurgien peut proposer de relier les uretères à une ouverture dans la paroi du ventre (stomie urinaire). L’urine est recueillie dans une poche extérieure fixée à la stomie (à la manière des « anus artificiels » pour les selles). Cette poche est vidée régulièrement.

Quels sont les effets indésirables de la cystectomie ?

Outre les éventuels effets indésirables et complications liés à toute forme de chirurgie (infection, fatigue, douleur, nausées, etc.), la cystectomie peut, chez l’homme, provoquer des lésions des nerfs qui contrôlent l’érection. Les troubles qui en résultent (impuissance) peuvent être traités par l’administration de médicaments adaptés. Chez la femme jeune, l’ablation de l’utérus entraîne une stérilité et l’ablation des ovaires est suivie d’une ménopause.

Lorsqu’une nouvelle vessie est reconstruite par le chirurgien, l’acquisition de la continence urinaire peut demander du temps.

Dans le cas du port d’une poche urinaire, les problèmes les plus fréquents sont des fuites d’urine ou des irritations de la peau au niveau de la partie adhésive. Un avis auprès d’un infirmier ou une infirmière spécialisée en stomatothérapie peut être nécessaire.

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