Mise à jour : 14 septembre 2023
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Lors d'une crise d'asthme, la conduite à tenir varie selon s'il s'agit d'une crise qui s'arrête rapidement ou non.

Au début de la crise d'asthme

  • Dès les premiers signes (essoufflement, oppression thoracique, toux, etc.), le traitement habituel est de deux bouffées (s’il s’agit d’un aérosol-doseur) ou d'une inhalation (en cas d’inhalateur de poudre) d’un bronchodilatateur bêta-2 mimétique d'action rapide.
  • Après dix à quinze minutes, si la gêne persiste, on peut reprendre deux bouffées d’aérosol-doseur ou une inhalation de poudre.
  • Après dix à quinze minutes de plus et si les symptômes n’ont toujours pas disparu, on peut prendre de nouveau deux à quatre bouffées d’aérosol, ou une à deux inhalations de poudre.
  • Une crise simple doit s’arrêter après la prise de six à huit bouffées d’aérosol (ou trois ou quatre inhalations de poudre).
  • Il faut également éliminer les facteurs déclenchants éventuels : allergènes, fumée de cigarette, froid, etc.

Si la crise d'asthme résiste au traitement

En cas de non-amélioration après l’inhalation de six à huit bouffées d’aérosol (ou trois ou quatre inhalations de poudre) de bronchodilatateurs bêta-2-mimétiques, si le débit expiratoire de pointe (DEP) est inférieur à 50 % de la valeur de référence ou si la crise recommence rapidement, il s’agit d’une crise dite « sévère ». Il faut alors simultanément :

  • multiplier les doses de bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques en inhalation ou en injection sous-cutanée ;
  • prendre des corticoïdes en comprimés (selon la dose prescrite par le médecin) ;
  • prévenir un médecin sans attendre.

En l’absence d’amélioration, ou en cas de véritable sensation d’étouffement d’emblée, il faut considérer qu’il s’agit d’un asthme aigu grave, et appeler une équipe médicale d’intervention au domicile : SAMU (15) ou pompiers (18 ou 112). Les crises d’asthme aigu grave nécessitent généralement des injections de corticoïdes pendant quelques jours.

Dans tous les cas, il est nécessaire de rechercher et de traiter le facteur déclenchant en cause : exposition à un allergène, infection, froid, fumée, etc.

Est-il dangereux de dépasser la dose de médicaments prescrits pour arrêter les crises ?

En l’absence de maladie cardiaque, il est possible de dépasser de quelques bouffées la dose de bronchodilatateurs d’action rapide prescrite en cas de crise. Vous pouvez alors ressentir des signes de surdosage (tremblements, palpitations) qui sont habituellement bien tolérés. Dans le cas où la dose prescrite a dû être dépassée pour faire cesser une crise, il est indispensable de consulter le plus rapidement possible son médecin traitant.

Si votre besoin de bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques d’action rapide augmente de jour en jour, cela signifie que votre asthme s'aggrave. Dans ce cas, il faut également consulter rapidement votre médecin pour en trouver la cause et réajuster le traitement. Lorsque l’asthme est bien contrôlé par le traitement de fond et l'élimination des facteurs déclenchants, le recours aux bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques d’action rapide doit être rare.

Comment savoir si une crise d'asthme est grave et comment agir dans ce cas ?

Si une crise d'asthme ne se calme pas rapidement après l'inhalation répétée d'un bronchodilatateur bêta-2 mimétique, deux cas de figure peuvent se présenter :

1 - La crise se calme beaucoup plus lentement que d’habitude sans passer complètement et le DEP s’améliore.

  • Il faut poursuivre la prise de votre bronchodilatateur d'action rapide (deux bouffées d’aérosol-doseur ou une inhalation de poudre) toutes les quinze minutes.
  • Vous pouvez, si votre médecin vous en a prescrit au préalable, prendre un corticoïde en comprimé.
  • Enfin, prenez contact avec votre médecin traitant (ou un médecin de garde la nuit) pour lui demander conseil. Si vous ne parvenez pas à le joindre, consultez le service d’urgences le plus proche.

2 - La crise ne s’améliore pas ou s’aggrave, le DEP reste bas ou continue à baisser.

  • Contactez immédiatement votre médecin traitant (ou un médecin de garde la nuit) ou appelez les secours d’urgence (le 15, le 18 ou le 112).
  • En attendant leur arrivée, vous pouvez, si on vous a appris à le faire et si vous disposez d’un bronchodilatateur bêta-2 mimétique d’action rapide injectable, vous l’injecter en sous-cutanée (sous la peau).
  • Enfin, prenez un corticoïde en comprimé si votre médecin vous en a prescrit en cas de crise.

De la difficulté à parler, de l’agitation, des sueurs, une tendance à la confusion ou à la somnolence… ces signes doivent également amener à appeler immédiatement les secours en vue d'une hospitalisation.

Quels sont les risques d'avoir une crise d'asthme grave ?

Le risque de faire une crise d'asthme grave est plus élevé si :

  • vous avez déjà eu une crise sévère,
  • vous avez été hospitalisé pour votre asthme au cours de l’année précédente,
  • votre état a nécessité un séjour en réanimation avec ventilation mécanique à cause de votre asthme,
  • vous avez eu besoin plusieurs fois de consulter en urgence,
  • vous faites des crises d’asthme à l'aspirine,
  • vous êtes sensible à la moisissure Alternaria,
  • vous constatez une chute importante de votre DEP le matin,
  • vous avez souvent des crises au petit matin,
  • vous avez arrêté récemment et brutalement un traitement par corticoïdes en comprimés,
  • vous ne prenez pas régulièrement et correctement votre traitement de fond,
  • vous avez des difficultés psychologiques importantes.

Si vous présentez l’une de ces sources de risque, vous devez consulter pour essayer de remédier à ce problème.

D'autres circonstances sont sources de risque chez certaines personnes asthmatiques :

  • l’exposition à des substances irritantes (acide, fumées, vernis, solvants, insecticides, aérosols ménagers, etc.) ;
  • l’exposition massive aux substances auxquelles ces personnes sont allergiques (environnement très poussiéreux, cave, grenier, déménagement, etc.).

Dans quels cas une personne asthmatique doit-elle être hospitalisée ?

L'hospitalisation d’une personne asthmatique s'envisage dans deux contextes bien différents :

  • en urgence devant la menace d’une crise d’asthme aigu grave,
  • de façon plus planifiée, lorsque le médecin a des difficultés à trouver le traitement adéquat pour stabiliser l’asthme.

L'hospitalisation pour asthme aigu grave

Un asthmatique doit être hospitalisé quand son asthme est menaçant, c’est-à-dire quand il constate :

  • des crises de plus en plus fréquentes ou plus sévères que d’habitude, ou des crises la nuit qui se répètent ;
  • la chute de son DEP en dessous de la moitié de sa valeur de référence ;
  • une réponse insuffisante au traitement bronchodilatateur d'action rapide, ou une nécessité de multiplier les prises.

La menace d’un asthme aigu grave doit conduire à mettre en route un traitement d'urgence qui comportera le plus souvent des nébulisations de bronchodilatateurs, de l’oxygène et des corticoïdes par voie intraveineuse ou orale, ceci sous surveillance médicale.

L'hospitalisation pour bilan et ajustement du traitement contre l'asthme

Pour une personne asthmatique, l’hospitalisation offre la possibilité de réaliser, en un court laps de temps, une série d'examens pour rechercher les facteurs d'aggravation ou d'instabilité d’un asthme jusque-là bien contrôlé. Elle permettra aussi de tester des médicaments (bronchodilatateurs de classe différente, corticoïdes) dont les ajustements sont parfois difficiles, surtout pour les asthmes sévères.

Que doit-on faire quand la crise d'asthme est terminée ?

  • Mesurez votre débit expiratoire de pointe et surveillez-le pendant quelques jours afin de vérifier qu’il reste proche des valeurs habituelles. Si ce n’est pas le cas, consultez sans tarder votre médecin.
  • Essayez d’identifier le facteur déclenchant de la crise pour l’éviter ultérieurement : oubli ou arrêt intempestif du traitement, allergène, infection, fumée, froid, etc.

Si les crises se sont répétées les jours précédents, un renforcement du traitement de fond est vraisemblablement nécessaire. Il s’agira, par exemple, selon la prescription ou les recommandations de votre médecin, d’une augmentation passagère des corticoïdes inhalés, ou d’une courte cure de corticoïdes en comprimés si la crise a été particulièrement forte.

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